Saint-Gabriel-de-Rimouski le 16 novembre 2000 Mme Linda Goupil Ministre de la Justice, procureure générale ministre responsable de la Condition féminine, Édifice Louis-Philippe-Pigeon 1200, route de 1'église 9e étage Sainte Foy (Québec) G1V 4M1 Mme Goupil Dans 1'accusé de réception de votre directrice adjointe de cabinet, Mme Pauline Gingras, on me dit qu'il existe, depuis deux ans, un programme intitulé, "A égalité pour décider", qui supporte les femmes dans leur accès et leur maintien à des postes de décision. Je ne vois vraiment pas ce que cela à changer pour moi et pour les femmes engagées en politique municipale que les mots "A égalité pour décider" soient inscrits sur un document déposé, depuis deux ans, à quelque part sur une tablette d'un quelconque ministère. Je me suis engagée en politique municipale suite aux sollicitations du ministère des Affaires municipales et du Conseil du Statut de la femme en 1998. Personne ne m'a jamais mentionné l'existence de ce programme, ni son fonctionnement. C'est tout de même aberrant que mes appels au secours lancés depuis le mois de mai n'ont reçu aucune réponse à cet effet de la part du Conseil du Statut de la femme, ni du ministière des Affaires municipales. Je ne vois vraiment pas où, ni comment, votre programme "A égalité pour décider" trouve une quelconque mise en application. Pour ma part, il ne m'a été d'aucun secours. J'ai dû quitter à regret mon poste de conseillère parce que je n'ai trouvé aucun recours pour mettre fin à la situation discriminatoire et humiliante que je devais subir dans l'exercice de mes fonctions. Devais-je y laisser ma peau dans l'attente d'une quelconque action qui n'a pas encore vu le jour? Force est de constater que ce programme ne fait absolument rien, concrètement, pour supporter les femmes qui occupent des postes de décision. Il n'a rien fait pour moi et dans les conditions actuelles, il ne fera rien non plus pour les élues municipales ni les autres femmes engagées. Puisque l'on continue de maintenir les femmes dans le silence et la solitude, puisque personne ne veut, encore, entendre leurs revendications de justice et d'équité, les changements auxquels nous aspirons toutes ne sont pas près d'arriver. La venue des femmes en politique provinciale n'y change, hélas, pas grand chose puisque l'appareil politique reste le même, d'une inefficacité déconcertante. Dans ces conditions, Ie silence continuera donc de peser lourd sur la situation des femmes engagées. C'est pourquoi, je continue de réclamer justice et équité pour toutes les femmes engagées et toutes celles que l'on empêche de s'engager. Je ne rechere pas des paroles de consolation pour panser mes blessures, je réclame une action concrète pour mettre fin à des situations inacceptables. Recevez mes salutations distinguées. Ariane Olivier Ouellet